Sur son lit à baldaquin

Raymonde Piegay

Raymonde Piegay

Dans sa maison j’aimerai être là tous les matins
Je deviendrais sirocco, je lui soufflerai ces mots :
« Je t’ai dans la peau », plusieurs fois comme un écho
Je lui offrirai un écheveau d’amour, de douces caresses
Mais elle, hélas, hélas, en déshabillé de satin
Savoure son chocolat sur son lit à baldaquin
 
Ce soir je vais chez elle pour lui déclarer ma flamme
Enivré par  son parfum aux odeurs de jasmin
Exalté, enthousiaste, mon cœur soudain s’enflamme
Je m’ transforme en sarbacane pour pénétrer son âme
Mais elle, hélas, hélas, en déshabillé de satin
Savoure son chocolat sur son lit à baldaquin
 
En mazagran je voudrais être pour effleurer ses lèvres
Amoureux, on vivrait tous les deux blottis dans un coin
Je serai là tous les jours pour un rendez vous coquin
Et déposer à ses pieds mes plus tendres sentiments 
Mais elle, hélas, hélas, en déshabillé de satin
Savoure son chocolat sur son lit à baldaquin
 
Dédaigneuse et lointaine, elle me lance : Halte la! 
Furieux comme un puma, je supprime son chocolat
Sur son lit à baldaquin, sautant comme une gazelle
Au clair de lune, hautaine, elle s’envole à tire d’ailes
Moi, esseulé, désemparé et rempli de chagrin 
Hélas, hélas, hélas !! je retourne au magasin.

Raymonde Piegay
Atelier d'écriture libre
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