Le Paysage

Okhra

Okhra

De la matière à la couleur.
A Roussillon, l'ocre est omniprésente au cœur du triptyque sentier-village-usine Mathieu. La coopérative ôkhra – écomusée de l'ocre propose avec la designer produit VSB-Atelier de s'immerger dans le paysage et la matière où les dialogues des roussillonnais viennent tisser ensemble un récit autour du lien entre le village, ses habitants et leur usine, réappropriation d'un patrimoine commun : l'ocre.
Réalisation : Victoire de Brantes
 
Paysage
 
Les nuances, la sensibilité, la diversité en fonction de la lumière, du ciel et de l'environnement, voici les falaises avec toutes les nuances, jusqu' au rouge carmin ! c'est incroyable. C'est à la fois le résultat de l'histoire de la terre : on a 100 millions d'années devant les yeux, en coupes, strates. On a la végétation qui veut prendre le dessus et puis en même temps cette carrière à ciel ouvert qui a été exploitée par l'homme, dont il reste des traces.
Il me plaît lorsque je me promène d'imaginer ce paysage il y a très très, très longtemps, des milliers d'années, des millions d'années. Je me dis comment c'était, surtout par rapport au passé, pas au futur, parce que celui-ci change tellement vite actuellement. Et je me sens imprégné par la nature, ce paysage de Roussillon je le trouve intéressant, parce qu'on peut prendre de la hauteur.
Alors là, c'était mon terrain de jeux, c'est là que l'on je faisais des glissades, c'est des souvenirs d'enfant... on s'asseyait sur des cartons et on descendait dessus, on explorait les grottes, on allait faire des feux dedans, et je crois que tous les gamins du village ont connu ça.
Je pense que ça va perdurer et évoluer, tout dépend de la façon dont on en prend soin, puisque je vois beaucoup de choses qui ont changé depuis que je suis enfant. Et en même temps, c'est identique et différent, comme la vie.
Tout ça sont des évolutions qui se font et il ne faut pas non plus aller à contre-sens, parce que la nature nous rappelle en permanence qu'elle est là, et qu´elle reprend sa place. Donc si on est en permanence à lui refuser cette place, il est certain qu'on risque un jour ou l'autre d'avoir de vrais problèmes.
Il est important que l'on imagine ce que c´est que visiter le sentier de l'ocre sans avoir à fouler et à toucher systématiquement l'ocre, parce que ça se dégrade, et ça se dégrade très vite. Le deuxième aspect, ce qui est important pour moi, c'est finalement tout ce qui s´est passé ici, c'était un environnement sublime, naturel, et l'industrialisation, c'est à dire tout d'un coup on a fait des mines, on a exploité. L'exploitation de ces mines a été plutôt intense et on voit des carrières un peu partout, ces espèces de cathédrales creusées dans l'ocre... néanmoins là aussi il y a une certaine fragilité, il faut pouvoir un moment réfléchir à l'après.
 
Merci à Alain B, Alain D, Alex, Benoît, Hélène B, Jean-Yves.
 
Ces « cartes postale sonores » ont été réalisées en août 2022 dans le cadre dans le cadre de l'été culturel du Ministère de la Culture en partenariat avec la FeMS, Fédération des écomusées et des Musées de société. La transcription pour la « boite à histoires » à été réalisée avec la Médiathèque Roussillon.
Okhra
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